Message non lupar OLD » mar. 24 déc. 2013 13:27
Azul! yacoub, Agape
les historiens veulent nous faire croire «a tort ou a raison» que La seule explication rationnelle du mots berbère serais une déformation
du grec barbaroi en barbare romain, barbaria arabe et finalement du berbère français.
Une autre thèse existe.
IBÈRES ET BERBÈRES
Origine et significations diverses de ces expressions ethniques.
Par M. Atgier.
Après avoir exposé ma thèse sur l'origine et les diverses significations
successives du mot « Maure » qu'il vienne ou non du Phénicien « Mahourin'(1) » qui signifie « les occidentaux » parce que, relativement à la
Phénicie, les Maures occupaient l'occident de l'Afrique, j'ai ajouté que les
mots « Mauri, Maopoi, Maures » qui signifiaient « les noirs » dès l'antiquité grecque,
latine et gauloise me paraissaient être la traduction exacte
des mots « Ibère et Berbère » de l'ancienne langue des Lybiens, anciens
peuples de l'Afrique du Nord(2), qui, envahis depuis le xve siècle avant J. -G.
par les Européens, ont formé le peuple Berbère.
Je viens étayer cette 'seconde thèse en me fondant sur le vocabulaire et
la grammaire Kabyle (3).
Dans cette langue en effet nous voyons que le mot, « noir » se dit :
BERIK.
Dans certains dialectes berbères tels que le Zouaoua, et le Tamachek,
le masculin pluriel se forme en ajoutant au substantif singulier le préfixe
i (4) vestige de l'ancien article th, qui se prononçait i.
Il suffit donc, pour mettre le mot berik au pluriel d'y préfixer uni et
l'on aura le mot : iberik qui signifie « Les Noirs » étymologie sans con
teste des mots : Iber, Ibère, Ibérique,, nom de longue date attribué aux
prédécesseurs des Celtes et des Kymris en Espagne.
Je ne ne prétends pas ici que les Ibères d'Espagne, les mieux connus
de nous, fussent des noirs, je crois même qu'ils étaient des blancs aux
cheveux noirs et plus ou moins basanés de teint, comme nous l'avons dit
des Maures, mais rien ne prouve qu'ils n'aient pas hérité de ce nom de
la part de Proto-Ibères plus ou moins nigritisés par leur métissage avec
les indigènes du continent noir et que ce nom ne leur soit resté dans la
suite des siècles.
Dans certains dialectes kabyles, tels que celui desBeni-Menacer, la syl
labe initiale i disparaît au pluriel, le mot « Iberik » devient : berik, tout
court, tout en conservant la signification du pluriel5.
Si, à ce mot ainsi formé, nous retranchons la terminaison ik qui lui
donne une signification adjective (comme dans le mot ibériens) et redou-
blons le radical ber qui lui laisse une signification substantive (comme
dans le Iber) nous aurons le mot berber, nom attribué de longue date aux
prédécesseurs des Arabes en l'Afrique.
Ils ne sont pas rares dans l'Afrique du Nord les exemples de redoublement d'un radical
dont le sens ne change pas par le fait de ce redoublement1.
Les savants travaux de notre excellent ami le Dr Bertholon de Tunis
ne seront pas sans faire la lumière sur ces questions par son étude de
grammaire comparée des langues berbère, grecque et latine8.
Pas plus que le mot « Maure » les mots « Ibère et Berbère » n'indiquent
donc une race unique, mais une population qui s'est modifiée par la suite
des métissages, dûs aux migrations et invasions successives, sans changer
de nom.
1 S'écrit Maghrébin.
2 Du Nil à l'Océan et de la Méditerranée au désert.
3 Grammaire Kabyle (René Basset).
4 Grammaire Tamachek' (H an ote au .)
5 berik signifiant « noir » ne pouvait venir de l'Egyptien ou le mot noir se dit
Kern, ni de l'Hébreu où il se dit Cham.
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Ibérie et Berbérie
ABDERRAHMAN BENATIA
(Recueil) - Édition à Compte d'auteur, Alger, 2003
Une histoire conjointe
L'auteur tente d'établir à travers cet ouvrage les relations existentielles, linguistiques, historiques, civilisationnelles entre deux entités géographiques : l'Ibérie en Europe et la Berbérie en Afrique.
Il fait une analyse comparative en partant de la colonisation arabique au colonialisme romain tentant d'établir les liens entre les Berbères (nord de l'Afrique) et les Ibères (l'Espagne aujourd'hui) qui, affirme-t-il, ont des destinées liées.
Il appuie ses nombreuses recherches par les écrits d'autres auteurs qui insistent sur la parenté linguistique des deux peuplades. Benatia Abderrahmane, à la base d'une documentation très riche, s'est investi dans des recherches poussées tentant d'établir l'authenticité de certaines données qui remontent à l'histoire ancienne de la Berbérie.
Il faut dire que cette région n'a pas souvent bénéficié de l'attention des chercheurs et il est difficile de trouver des écrits ou des analyses se référant à l'histoire ancienne de cette région. L'auteur, qui se passionne pour l'histoire ancienne et y consacre tout son temps, nous livre, dans son dernier ouvrage, une analyse assez surprenante sur deux peuplades. L'une se trouvant en Europe et l'autre en Afrique avec des différences certaines, qu'elles proviennent de la même souche ethnique et ont des langues proches, parentes sinon identiques.
L'auteur écrit que la péninsule ibérique et l'île du Maghreb entrent dans l'histoire à la même époque avant la colonisation phénicienne, au cours du second millénaire qui précède l'ère chrétienne.
Son histoire, puisque nous parlons d'histoire commune, est antérieure, affirme l'auteur, à l'ère romaine. Cette dernière a même été influencée par la civilisation ibère et berbère qui étaient avant l'avènement du christianisme des peuples païens. Toutefois, et au regard des nombreux témoignages d'auteurs, il semblerait donc que les populations primitives de l'Afrique du Nord et de l'Europe occidentale étaient des nègres. Donc les Ibères et les Berbères ne sont pas les premiers habitants de la péninsule ibérique et du Maghreb. Ils sont venus issus de l'Asie antérieure et de la péninsule arabique et sont devenus les ancêtres des populations d'Afrique du Nord et de l'Europe occidentale.
L'auteur a structuré son livre en trois grandes parties : situation du monde afro-arabo-méditerranéen avant la fondation de Carthage, Ibérie et Berbérie, Germains et Byzantins, jusqu'à l'avènement de l'Islam avec plusieurs chapitres mettant, d'un côté, en exergue les résultats des ses recherches et, de l'autre, des références à une bibliographie spécialisée.